dimanche 20 octobre 2013

Une semaine sous l'eau

Voilà bien longtemps que je n'avais pas écrit. Au début, c'est facile, on ne connait personne, on est trop fatiguée pour sortir et tout est nouveau et fascinant. Mais très vite, les choses changent, on rencontre des gens, on se fait des amis, on s'étonne moins de tout ce qui nous entoure et de ce fait, on est moins prompt à passer du temps devant l'ordinateur pour écrire un blog.

Mais me revoilà, avec une histoire à vous raconter, celle des inondations.
Alors que sur un coup de tête un vendredi soir, nous décidons de partir à Phnom Penh pour passer le week-end, la mousson s'accélère à Kratie.
A notre retour, le dimanche soir, les principales rues du centre ville sont inondées. L'eau monte jusqu'à 15-20cm, rien de méchant mais quand même, ça fait bizarre.
Dans notre rue, tout le début et toute la fin sont sous l'eau.
Notre rue, côté gauche
Vue de notre balcon
Notre rue, côté droit
A certains endroits, l'eau monte beaucoup plus haut. Le lendemain, après une nuit entière de pluies, le niveau de l'eau s'est encore élevé. Jusqu'à venir devant notre maison. Le mercredi, il y a plus d'un mètre d'eau dans notre rue, bien plus à certains endroits. Nous travaillons de la maison jeudi et vendredi, la moto ne pouvant plus circuler sans que l'on noie le moteur. L'eau vient maintenant lécher notre portail et nos voisins d'en face ont évacué leur maison.
Dans l'eau flotte indifféremment, sacs plastiques, branches, tongues, rats, feuilles, tissus et ordures. Des enfants, eux, nagent au milieu de tout ça.
L'eau est sombre, sale et un peu inquiétante quand il faut la traverser. J'ai apporté des bottes de pluie, mais comme l'eau nous arrive à mi-cuisses, elles ne servent finalement qu'à ne pas toucher directement les « objets » non identifiés sous l'eau. Et c'est déjà très utile.
Le Mékong, lui, semble déborder et ne plus pouvoir contenir les pluies torrentielles.
Les gens se déplacent maintenant en bateau dans la rue.



Et si la vidéo ne marche pas, voilà le lien youtube! 
http://www.youtube.com/watch?v=Gd-K42ZKeFE&feature=youtu.b

Mais le plus impressionnant finalement, ce n'est pas l'eau qui monte à une vitesse affolante, ni les pluies incessantes, mais les khmers eux-mêmes. Les cambodgiens sont d'une sérénité, d'un pragmatisme et d'un calme déconcertants face aux événements. Tout sourire, comme à leur habitude.
« La moto ne passe plus, on vient de noyer le moteur ? Ce n'est pas grave, on l'abandonne là et on prend la barque.
On a jusqu'à 50 cm d'eau au rez-de-chaussée ? Ce n'est pas grave, on met les meubles sur des briques, puis on monte au premier étage.
Les enfants ne peuvent pas aller à l'école ? Ce n'est pas grave, ils peuvent toujours jouer et nager dans l'eau croupie.
Et puis avec toute l'eau qu'il y a, on peut laver la voiture, le vélo, la moto qui ne marche plus, sa vaisselle, et même ses cheveux et ses aisselles (véridique!). De quoi se plaint-on ? Impeccable ! De l'eau gratos ! »

Bref, une belle leçon de relativisme et de lucidité ; à quoi cela sert-il de s'exciter et de s'affoler ? On ne peut pas arrêter la pluie … Et puis cela pourrait être pire, on pourrait être sous le régime de Pol Pot. Certes.
C'est là que je réalise que, oui, parfois, je manque de perspectives, je ne vois que l'eau qui monte.

Le lundi suivant, les rues sont sèches et le niveau du Mékong est redescendu de 5 mètres comme par magie. Des inondations, il ne restera finalement qu'un petit trait fait au crayon sur les maisons pour indiquer leur hauteur cette année, et des ordures à déblayer, partout.

samedi 19 octobre 2013

Un dimanche à Koh Trong

Pour échapper à l'ennui des dimanches après-midi monotones de Kratie, nous embarquons à 12h Yannick et moi pour l'île d'en face. Koh Trong. 
Le bateau dure un quart d'heure à peine, coûte 1000 riels aller, 1000 riels retour, à deux cela fait donc moins d'un euros pour s'y rendre et en revenir.
Une fois installés sur le bateau, deux femmes nous rejoignent et s'assoient près de nous. Elles nous dévisagent le sourire jusqu'aux oreilles et l'une d'elles se rapproche de Yannick et se met à observer avec une attention toute particulière ses cheveux. Elle est pliée en deux, elle les touche, échange des regards très amusés avec sa copine et pousse même les petits "oooh" d'exclamation caractéristiques des cambodgiens. Yannick joue le jeu, il enlève sa casquette, détache ses dreadlocks et penche la tête pour qu'elle puisse les tripoter à loisir. 


Une fois le pied à terre, j'entraîne Yannick sur le chemin qui fait tout le tour de l'île et nous commençons notre marche. Évidemment, il est midi, le soleil au zénith nous tanne la peau et fait perler la sueur sur nos fronts. Chaque personne que nous croisons nous assène de l'habituel "hello" auquel nous répondons "Tchiemb rep sour" les mains jointes devant la tête. C'est vraiment la campagne, aucune voiture sur l'île, et très peu de motos. Ce monde rural est calme, et sans l'agitation des citadins et le ronronnement des moteurs, il contraste brutalement avec Kratie, qui n'est pourtant qu'une petite bourgade.



Après quelques minutes de marche, à une quinzaine de mètres devant nous, nous apercevons un petit serpent qui ondule rapidement sur le chemin. Il doit faire une cinquantaine de centimètres seulement, mais on est assez surpris d'en voir en pleine journée, se diriger du rivage vers les maisons. 
Nous continuons la route, Yannick regarde les fruits, les plantes, les fleurs et les arbres et moi je prends quelques photos des enfants et des animaux, parfois les deux en même temps sur la même photo. 


Le crabe fait peur au petit
Puis, à seulement quelques centimètres de mes pieds, un deuxième serpent très vert et d'un bon mètre cette fois. Je fais un petit sursaut sur le côté et on se fige jusqu'à ce qu'il s'éloigne. 
Yannick me dit "je croyais qu'on allait sur une île paradisiaque se prélasser dans une piscine ?" ... C'est vrai qu'ici, c'est un peu plus l'aventure que l'île paradisiaque...
Mais je n'avais pas menti, 50 minutes de marche plus tard, on y arrive au paradis. 
Un superbe hôtel, une déco sympa, un repas de porc au caramel à se damner, une grande piscine pour nous tout seul, un grand soleil ... et un homme très heureux! Bref le bonheur ! 





Tout ces petits changements ...

Quand on voyage au loin, il faut s'attendre a des changements. Changements d'heure, de mode d'expression, de climat, d'architecture, d'odeur, de décors... Changements de sensations en général. Puis, il y a d'autres changements, peut-être plus impactants encore, les changements dans le rapport aux autres et le rapport à soi. Quand on s'installe ailleurs, parfois on ressent le besoin de recréer un chez soi. Après deux mois passés à Oxford, je me souviens que mon colloc Justin s'était étonné du sens que je donnais au mot Home. Home, au bout de quelques semaines, pour moi c'était 254 Abingdon Road OX14SP Oxford. Partout où je pars vivre, c'est un peu l'instinct de survie, je dois retrouver mes repères, m'en forger de nouveaux... Accrocher une photo au mur, emporter un doudou, un bracelet offert par ma sœur, un tee-shirt de bad... autant d'objets qui rassurent, qui nous confortent face à la différence, qui nous donnent l'illusion d'être encore chez soi, jusqu'à ce que ce lieu nouveau le devienne vraiment... Je dois être plus casanière que ce que je veux bien admettre finalement...

Un esprit averti m'a dit un jour "on est toujours confronté à la vérité de l'autre". Cette phrase, à l'étranger, se vérifie 100 fois. L'autre se trouve face à nous, avec sa culture, ses croyances, ses traditions, ses manières de fonctionner, de travailler, de communiquer, et nous nous trouvons face à lui avec nos propres bagages, nos propres convictions... Nous pouvons nous regarder sans nous comprendre un long moment, avec nos yeux écarquillés, incrédules, tant nos différences sont immenses. Ou nous pouvons tenter de laisser de côté nos connaissances, nos acquis, ou ce que nous croyons savoir et avoir acquis une seconde. Nous pouvons essayer de nous mettre à la place de l'autre et tenter d'envisager les choses à sa manière. Parfois, ça marche et c'est une vraie découverte. Parfois, c'est frustrant et laborieux. Mais c'est toujours pour moi une manière de devenir plus complexe, et finalement, d'être plus complète.

lundi 2 septembre 2013

Bienvenue au zoo

Nous avons rencontré quelques problèmes avec la faune locale... Souris, cafards, araignées, très gros geckos, scarabées, crickets, moustiques et fourmis rouges vivent avec nous dans les chambres ... Une nuit, nous avons même dû dormir ensemble dans le lit simple de Marion, ma chambre étant déjà "occupée" !!! 

Ce soir-là, alors que nous rentrions du resto et que Marion garait notre Yob (oui la moto a un nom!), j'ai repéré une araignée de la taille de ma paume de main sur le mur blanc au-dessus de la couche de Pareth, le gardien (oui, Pareth dort à l'extérieur).
Je suis restée silencieuse, tétanisée... parvenant tout juste à chuchoter à Marion qu'il fallait qu'elle la tue, que je ne pouvais pas bouger...
Nous avons montré l'araignée au gardien, il nous a regardé, tout souriant, sans comprendre qu'elle me faisait peur. Marion a mimé le geste de l'écraser, il a fait un petit non de la tête. A ce moment, j'ai pensé à ma grand-mère bouddhiste. Et je me suis dit, me***de, on ne tue pas les animaux dans la religion bouddhiste. Rapport à la réincarnation ... au fait que si ça se trouve, l'araignée est en fait la réincarnation de l'arrière-grand-père du gardien. 
J'ai supplié Marion quand même, elle s'est exécutée avec une dextérité rare, et sous les yeux complètement atterrés de Pareth, elle a mis fin aux jours de l'araignée/arrière-grand-père. Honte. Immense embarras. Condoléances ... 

Tremblante comme les feuilles mortes l'hiver à Dunkerque, mais en sueur à cause de la peur, je suis montée à l'étage pour rejoindre ma chambre. Marion, ragaillardie par son acte de bravoure, décida de m'accompagner pour "checker ma chambre" et s'assurer qu'elle était "spider free". A peine rentrées, on a vu quelque chose courir... Marion a bondi sur mon lit en hurlant et a piétiné la moustiquaire... C'était une souris. Je n'ai pas eu peur, mais comment faire sortir la souris, qui a manifestement très peur aussi? J'ai décidé de faire sortir Marion en première... J'ai évacué la souris ensuite tant bien que mal.
Deux heures de film niais à l'eau de rose plus tard, que nous avons regardé pour nous changer les idées, nous rentrons à nouveau ensemble dans ma chambre pour une nouvelle inspection. Là, un énorme gecko est accroché au mur au dessus de mon lit, impossible de l'en déloger... Deux gros cafards grouillent aussi sur le sol...
C'est décidé, je chope mon oreiller, mon doudou et on retourne dans sa chambre pour dormir ensemble dans son lit simple...
J'ai l'impression d'avoir 12 ans, d'être ridicule et de faire un caprice, mais je n'arrive pas à raisonner avec toutes ces bestioles... Ça m'obsède. Et ça nous rassure de rester ensemble sachant que l'une peut palier à la phobie de l'autre et vice versa ... Mais la nuit est courte et agitée.

Nous nous sommes équipées en bombe insecticide, nous avons bouché les trous dans les murs à l'aide de sacs plastiques et nous avons acheté une seconde moustiquaire. Nous avons enfermé la nourriture dans de très nombreux sacs plastiques mais les souris sont partout. Voilà plusieurs jours qu'elles me réveillent la nuit parce qu'elles jouent et traficotent dans ma chambre au beau milieu de la nuit, encore une fois, je n'ai pas peur, mais j'ai sommeil...

Du coup, ça, plus une accumulation de choses beaucoup plus importantes (pas de cuisine à proprement parlé du coup resto midi et soir, des travaux au marteau-piqueur 7j/7 à 5h du matin depuis 1 mois, la permission de 21h le soir...) nous avons décidé de .... DÉMÉNAGER!
Dés qu'on aura une nouvelle maison, on vous fera les présentations officielles !

Attention âmes sensibles, s'abstenir !

Bébé gecko meurt électrocuté dans l'interrupteur, agréable à déblayer ...

Papi gecko squatte ma chambre

La chaîne alimentaire est notre meilleure amie: maman gecko (à gauche) fait un peu de nettoyage (cafard dans la bouche)...



jeudi 22 août 2013

25 ans d'humiliation ... la revanche d'une phobique !

Les amis, je suis arachnophobe.
C'est vrai, j'en fais toujours un peu trop: les araignées sont des mygales, elles sont toujours énormes, elles me suivent, c'est toujours moi qui les trouve, elles sont très rapides, elles aiment me faire peur, certaines espèces en Amazonie sont même capables d'attendre plusieurs années, immobiles, une éventuelle proie ... et les araignées sautent.
Oui elles SAUTENT. Pendant 25 ans, ma famille et mes amis se sont moqués de moi quand je leur affirmais avoir vu des araignées sauter. J'ai eu le droit à beaucoup de choses: "bah oui Lilou, elles sautent, mais elles font aussi de la gym et du triathlon, tu savais pas ?!" ou bien "t'es vraiment timbrée, faut te faire soigner" ou encore "c'est ça et la marmotte elle met le chocolat dans le papier alu ... " ou d'autres versions mesquines du type "c'est ton cerveau qui saute", "c'est tes yeux qui sautent" "c'est toi qui saute ..." ;)

Bref, j'ai mis des années à collecter des images pour prouver mon propos, ma phobie m’empêchant de les approcher de trop près. Mais aujourd'hui, ma vengeance est totale: j'ai réussi à enregistrer les sauts d'une araignée. Je vous vois déjà venir, oui elle est petite cette araignée, mais ce n'est pas un argument valable, si les petites peuvent sauter, je vous laisse imaginer ce que peuvent faire les grosses...

Regardez la vidéo en plein écran, pour mesurer pleinement l'infamie de la bestiole ... :/
J'espère qu'après visionnage, je forcerais enfin le respect ! :D 

jeudi 15 août 2013

On fait l'anniversaire de ma fille lundi, vous viendrez ?

Alors que nous allions quitté le Balcony, un bar / restaurant / hôtel méga sympa où nous allons souvent traîné le week-end, le patron qui nous a vu plusieurs fois nous dit qu'il fête l'anniversaire de sa fille (ou de sa sœur, on n'a pas très bien compris) lundi à 17h et qu'il nous invite.
On n'a jamais vu sa fille ni sa sœur d'ailleurs, et on a l'impression que c'est un plan drague un peu bizarre, mais après tout, on a tendance à se méfier de tout et de tout le monde en permanence, principalement parce qu'on ne comprend jamais très bien ce que les gens nous disent, du coup, là, on décide de baisser un peu notre garde et on accepte!
Nous voilà donc lundi 12 août, on n'a pas acheté de cadeau, on ne sait pas quel âge à sa fille/sa sœur, bref on se pointe avec une heure de retard, pensant que notre présence n'était pas indispensable (et aussi étant donné qu'on finit de travailler à 17h45 ...)
Lorsque nous arrivons au Balcony, il y a déjà une vingtaine de personnes, tout le monde est sur son 31, des plats remplis de nourriture appétissante circulent, et on nous accueille très chaleureusement.
Nous sommes les seules étrangères et l'hôtel a même l'air d'être fermé pour l'occasion. Tout le monde nous regarde, nous fait d'immenses sourires et très vite, on se sent un peu genée d'être là ... On a presque l'impression que nous étions attendues.
Quelques minutes de regards appuyés et de sourires béats après, on réalise que c'est l'anniversaire de la fille du patron donc, et pas de sa sœur, et qu'elle fête ses 1 an ! Elle s'appelle Jessica (surement un prénom choisi à force de côtoyer les touristes occidentaux) et elle est tout simplement craquante! Robe de princesse, chapeau de princesse, paillettes de princesse ... tout y est! 
On nous offre à boire, tout le monde est aux petits soins, c'en est presque trop. Je commence à mitrailler de photos et les invités se prêtent au jeu. 
Au moment du gâteau, tout le monde se réunit autour de Jessica et chante en anglais sur une bande son qui ressemble à celles de Patrick Sébastien et on agite les bougies étincelles en l'air.

Jessica et ses parents, devant le BEAU gâteau d'anniversaire avec un dragon jaune
Les princesses !!
La musique à fond, on chante happy birthday, la fête bat son plein !

C'est kitch, c'est convivial et c'est super émouvant d'être avec eux ... 8 jours après mon arrivée à Kratie, j'ai presque l'impression de faire un peu partie de leur famille, on est vraiment très touchées avec Marion. 
Moralité = Quand un cambodgien t'invite à un anniversaire, il faut honorer son invitation et porter son plus bel habit!

mercredi 14 août 2013

L'arrivée de Mayon !

Voilà 5 jours que je suis arrivée à Kratie, et même si tout le monde est très sympa avec moi, bah la vie ici est quand même assez solitaire. Pour plusieurs raisons: 
D'abord à cause de la langue. Même si je suis dans la même pièce que des cambodgiens, je ne comprends pas un seul mot de ce qu'ils disent, et parfois quand ils s'essaient à l'anglais, je me sens très seule aussi... 
Ensuite, parce qu'il fait nuit à 18h30 et que les cambodgiens se couchent entre 20h et 21h. Moi, avec le décalage horaire (que je traîne comme un boulet depuis mon arrivée), j'ai l'impression que 20h c'est 15h, donc les soirées sont longues... Surtout quand il n'y a pas internet (coupure de courant!)
Enfin, parce que ma famille me manque, et parce que Yannick me manque (ouais en vrai, je fais pas la maline sans vous). 

C'est donc avec une immense joie que j'ai accueilli Marion (Mayon en cambodgien ;), la volontaire chargée de communication qui va faire 6 mois de mission à Kafdoc. Elle va dormir à l'asso comme moi et youpi, on va pouvoir parler ! En plus d'être méga sympa, Marion a une immense qualité, elle n'a pas peur des araignées. Et elle sait conduire une motorbike, elle. Et en arrivant, elle m'offre trop gentiment un pyjama avec la panthère rose dessus, pile à ma taille et super pratique (oui, j'avais oublié mon pyjama ...).
Première ballade en amoureuses sur la moto donc (parce que oui, c'est décidé, c'est ma nouvelle idole), et premiers fous rires. On se prend la mousson sur la tête, il y a de la boue dans le casque de Marion, on a un look de poubelles et on est tout simplement détrempées  ... mais on garde le sourire !!!

Chaussures flottantes

Bain de boue réhydratant
Une chose est sûre, on va bien se marrer ! Je vous passe tous nos déboires en moto, les freins qui lâchent, la béquille pas remontée pendant qu'on roule et qui raye le bitume, la conception aléatoire et arbitraire du code de la route ... Marion est une pilote avertie qui passe rarement la seconde vitesse, ce serait trop dangereux de le faire ;)






vendredi 9 août 2013

Breaking news

Bon les amis, j'ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle à vous annoncer.

Je commence par la mauvaise. Il y a deux jours, alors que je rentrais d'une "soirée" en centre-ville que j'avais passé avec Coline, une volontaire française qui vit au Cambodge depuis un an, la roue arrière de mon vélo s'est décomposée ! Je dis décomposer parce que le pneu n'était pas seulement à plat, il a littéralement quitté la jante, libérant la chambre à air, comme un gros boyau qui sort de la roue ... Bien évidemment je suis tombée, tout doucement, au ralentis presque, de manière bien pathétique, dans une grosse flaque d'eau, le vélo sur moi. C'est le moment qu'ont choisi les chiens pour venir me chiquer les mollets et me grogner dessus. Gros L de Loser sur le front, mais j'ai quand même ri de moi un peu ...
J'ai poussé mon vélo pendant 50 min sur le bas côté de la route pas éclairée, la frontale sur la tête, les pieds dans la boue... Avec en petit must, les chiens qui fouinaient toujours ... Je m'en fiche, j'ai pas peur, je suis vaccinée contre la rage ! :P

La Lose



En fait, c'est une fausse mauvaise nouvelle, puisque je vais pouvoir retourner au magasin et le faire réparer gratuitement (c'est même le gardien de l'asso, un petit mec méga sympa mais qui ne parle pas un mot d'anglais qui va s'en charger ... une vraie vie de princesse !), c'est donc juste un petit contre-temps. J'espère seulement que ça n'arrivera pas tous les deux jours !

La bonne nouvelle maintenant: le pommeau de douche FONCTIONNE!
Et oui, les amis, finis la douche à la casserole en plastique sale, finis de faire tremper les cheveux dans 10cm d'eau, finis tout ça!
J'ai enfin eu l'explication : Kafdoc fait des travaux à côté pour agrandir la maison et ce sont les ouvriers qui avaient coupé l'eau ces derniers jours ... Je trouvais ça bizarre aussi, qu'il y ait l'installation et que cela ne fonctionne jamais !! Bref, maintenant, c'est carrément la vie de château !


mardi 6 août 2013

Sinon, on parle un peu des moustiques ou pas ???

Alors, les moustiques piquent que tu sois en manches longues / chaussures / pantalons, ou en débardeur / short / pieds nus (vu la chaleur, je vais pas hésiter longtemps)
Les moustiques piquent, que tu aies mis du produit anti-moustique sur toi et tes vêtements ou non.
Les moustiques piquent, que tu dormes sous une moustiquaire imprégnée de produit, ou deux, ou sans.
Les moustiques ici, quand ils te piquent, tu fais une petite réaction allergique, une plaque rouge et chaude, et dure, d'un diamètre de deux ou trois centimètres.
Les moustiques peuvent piquer plusieurs fois à des endroits très proches sur le corps (12 piqûres sur la fesse droite ... et non, je ne mettrai pas de photo !) et c'est vraiment rigolo, parce que les plaques rouges finissent par se rejoindre quand les piqures sont très resserrées. Elles forment une seule plaque rouge qui gratte bien en permanence. Et bien entendu, c'est très élégant de se gratter les fesses!
Les moustiques sont tellement nombreux, qu'ils sont visibles sans qu'on les cherche, à l’œil nu, tout le temps, dans toutes les pièces, à toutes heures.
Pour éviter les moustiques, sous la douche, et quand je me lave les dents à la fin de la douche, je danse, ou plutôt je gesticule dans tous les sens. Et ça me fait rire, parce que je me dis que si je suis filmée, et bah on me fait interner! 
Les moustiques ne sont pas plus nombreux parce que c'est la saison des pluies, non non, apparemment, c'est comme ça toute l'année, à cause du Mékong.
Les moustiques, en plus de te piquer quand ils rentrent sous ta moustiquaire imprégnée, ils t'empêchent de dormir avec leurs bzzz !

Bref, j'aime pas les moustiques ...

"Yulie, can you drive a motorbike ?"

Voilà l'adorable question (avec l'accent svp) que mon boss a posé 15 minutes après notre rencontre !

Heuuuuuu ... Vous voulez dire une vraie moto ? Arf ...
Alors pour ceux qui ne connaissent pas très bien le tableau familial, je vais vous le décrire !
Deux oncles passionnés de moto, quelques accidents, dont un qui s'est avéré très grave, une quinzaine de motos dans la grange de mon grand-père en Auvergne, et autant de matériel. Alors la moto, je connais un peu. Pour faire de la moto, je sais qu'il faut de l'équilibre, je sais qu'il faut un bon casque, très ajusté (comprenez qu'il doit vous faire remonter un peu les joues), un casque qui ne soit jamais tombé, qui n'est jamais pris de coup, un casque intégral, solide, pas ceux ouverts qu'on prend pour le vélo. Je sais qu'il faut au minimum un jean et un cuir, au mieux des coudières, des protections pour les jambes, des combis coquées, des bottes montantes. Je sais aussi que j'ai conduit le solex de la famille Siozade quand j'étais ado, et que quand ma copine Claire est tombée dans les gravillons, on n'a plus eu le droit d'en faire.
Je sais que mon père avait une mobylette, mais que ma mère n'a jamais accepté qu'on en est avec mes soeurs. Et je sais qu'elle avait raison, en tout cas dans mon cas, puisque je n'ai aucun équilibre.
Il y a aussi DSF, qui nous a conseillé de ne pas prendre de moto, et qui nous a répété que la mort des humanitaires sur le terrain est principalement dûe aux accidents de la route ... 

Bref, j'ai hésité, j'ai d'abord pensé "why not, if I have to", puis j'ai réalisé que même à des milliers de kilomètres, et bah j'arriverai pas à désobéir à ma famille ! Je vois déjà la tête de mon oncle Nano, qui me dirait "c'est quoi ce casque ? c'est pas un casque ça !!! ", ou pire "tu roules sans casque ??? Mais tu es complètement inconsciente !!!" et je ne parle pas de ma mère ... Bref tout ça finit par me bloquer, ça me fout un peu la trouille, et en bonne petite fille sage et obéissante que je suis, je me ravise, "you know, I think it's not a good idea, finally ... Too dangerous!"

Tout en sachant évidemment, que la seule autre option possible c'est le vélo !
Alors pour ceux qui ne connaissent à nouveau pas très bien le contexte pour le vélo, le voici:
Vers mes 7 ou 8 ans, j'étais avec ma sœur (je ne précise pas laquelle comme ça elle ne sera pas stigmatisée :p) un mercredi après-midi, en train de faire du vélo dans notre rue. Ou plutôt, ma sœur, si aventureuse et débrouillarde, m'a poussée un peu la main pour que je monte sur un vélo, un peu trop grand pour moi, (je ne touchais pas bien le sol avec mes pieds une fois sur la selle). On était à la même hauteur et tout allait bien, jusqu'à ce qu'une voiture passe, que ma sœur, habile, ressert l'écart entre elle et moi, pour laisser passer la voiture, et que moi, nulle en vélo, je prenne peur et que je fasse aussi un écart, mais sur la voiture garée des voisins. Un constat (oui oui, ils ont voulu faire un constat pour une minuscule rayure ... :) et des larmes plus tard (je m'étais quand même un peu ouvert la lèvre...je ne suis pas une pleurnicharde!), j'ai pris la décision de ne plus jamais monté sur un vélo. Ce que j'étais parvenue à faire parfaitement d'ailleurs, jusqu'à mon arrivée ici!

Mais voilà, l'asso est un peu excentrée et il me faut un moyen de transports pour être autonome, et il parait que le vélo, ça ne s'oublie pas. La mort dans l'âme, j'ai donc dit oui pour le vélo, en pensant que de toutes façons avec cette chaleur, c'est mieux de ne pas être en moto avec tout l'attirail, et que c'est plus écolo ...

Deux heures heures plus tard et pour la modique somme de 49 dollars, je faisais l'acquisition d'un vélo de route d'occasion dans un magasin du centre ville. Ah, mais maintenant, il faut que là tout de suite, sans m'y être préparée, je le ramène à la maison ... Ouch, bah c'est partiiiiiiiiiiiii ! ("j'y vais, mais j'ai peuuuur ! ahhhh")

LE vélo

Vous remarquerez qu'à ce prix là, j'ai négocié le petit panier devant, un antivol avec clé, les lampes arrière et avant et svp, la protection plastique sur les rayons de la roue arrière, pour "les jambes des enfants". Et le must, l'entretien gratuit pendant la durée de mon séjour! Ça peut servir! 
Bon ok, je reconnais, ce n'est pas moi qui ai négocié la protection plastique, le monsieur l'a mise de lui-même... Ce qui ne servira sans doute à rien, puisque je ne vois pas une seconde à quel parent je pourrais inspirer suffisamment confiance pour qu'il me file son gamin à transporter ...
Mais je suis quand même très fière! Et promis, je vais être trèèèèès prudente! 



dimanche 4 août 2013

Direction Kratie et Kafdoc ! Samedi 3 août

6h le réveil sonne, je ressemble à un zombie, je saute du lit, prends une douche et je dis au revoir à Faustine. Je la sens toute émue de me quitter et je le suis aussi! Je prends mes deux énormes sacs, puis je descends à la réception retrouver Mr Touch Pang (Prononcez Tou).
Un tuktuk plus tard, on arrive sur une grande place déjà bondée, et on prend place dans un minivan. 30 minutes plus tard, on démarre. Je me sens super fatiguée, et je m'endors très vite. Le trajet doit durer 5h au moins. A 9h, je me réveille, le minivan est arrêté et tous les passagers descendent. C'est une halte ravitaillement. Je suis un peu barbouillée du coup j'opte pour du riz blanc seulement. Mr Pang est adorable, mais son anglais n'est pas toujours limpide, du coup je ne comprends pas tout. Nous arrivons à Kratie vers 13h et le minivan nous dépose Mr Pang et moi, devant les locaux de Kafdoc. 

Découverte de la maison
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Je m'installe dans la chambre, je mets en route le ventilo, c'est salutaire on suffoque presque, et j'installe la moustiquaire qui va peut-être me sauver la vie (jour 3 au Cambodge, j'ai déjà une trentaine de piqûres) ! 
La chambre

La cuisine n'est pas encore très équipée, mais ça va se faire au fur et à mesure, puis j'ai l'impression que tout le monde mange toujours dans les "restos" du coin.
La cuisine: table, bassin, petite cuve pour la vaisselle

Puis je file à la douche. C'est rigolo parce qu'il y a un pommeau de douche mais qu'il ne fonctionne pas, l'eau est coupée. Et je vous vois venir, oui j'ai essayé de tourner les robinets d'arrivée d'eau ... et non, l'eau n'arrive pas ... Du coup, douche au seau (petite casserole en plastique), toilettes à la turc, et c'est parfait comme ça ! 
Salle de bain

Pommeau de douche pour rêver un peu



Je me suis tout de suite sentie bien ici, je sais que dans quelques semaines, ce sera vraiment chez moi et que j'aurais pris mes petites habitudes puis ils sont tous tellement gentils et prévenants que ça compense largement les "manques matériels".
Vers 18h30, il fait nuit, Mr Pang et une autre membre de l'asso (je n'ai pas encore bien compris son nom ... :( ) m'emmènent en moto (sans casque ... ça commence) pour manger dans un bouiboui. En arrivant, tout le monde me regarde et me sourit, je suis vraiment l'attraction. Très déçue, je découvre que personne ne mange avec des baguettes, mais avec des cuillères et des fourchettes (moi qui m'étais entrainée si durement ...). Je suis la seule à manger finalement, c'est un peu gênant mais j'ai faim alors j'avale rapidement: riz + porc à l'ananas et aux petits légumes = miam . On reprend la moto et on se dirige tous les trois vers le centre ville sur la route qui longe le Mékong et on finit par se garer et s'assoir ensemble sur un banc face à la rivière qui est très large à cet endroit. L'un comme l'autre ils sont adorables avec moi, me posant plein de questions, répondant aux miennes, rigolant quand on ne se comprend pas, et s'excusant de leur anglais. S'ils savaient à quel point j'aimerais parler khmer comme ils parlent anglais ... Cette langue est un vrai challenge: 84 lettres dans l'alphabet ... 

On rentre et on discute encore. Mr Pang se met à me parler politique, c'est très tabou ici, je suis très étonnée, mais nous ne sommes que tous les deux... Il a encore l'index tout noir de son vote aux élections qui ont eu lieu le week-end dernier... Je lui raconte comment nous fonctionnons en France démocratie / élections présidentielles tous les 5 ans etc, il me répond d'un air contrit et résigné " Nous aussi, tous les 5 ans ...".

Arrivée à Phnom Penh: 1er août et 2 août

15h10: Atterrissage. Je n'ai pas beaucoup dormi dans l'avion, il fait 4000 degrés, et mes sacs sont super lourds, mais je me sens très heureuse. Je suis impatiente de rencontrer mes collègues, de retrouver mon amie Faustine qui se trouve être à Phnom Penh en même temps que moi et de découvrir la ville.
Lorsque je sors de l'aéroport, je brandis la petite pancarte que j'ai préparé avec écrit dessus en lettres noires KAFDOC Mr Praha. Évidement, cela fait beaucoup rire les 50 personnes qui me font face et qui me regardent sans bouger. Au bout d'une minute, deux hommes s'avancent vers moi, tout sourire, et me montrent leur papier avec mon nom dessus. Il se présente, Mr Praha, le fils de la directrice a priori, et un autre type qui ne parle pas anglais. Je suis aussi censée retrouver Faustine mais elle n'est pas encore là. Mr Praha m'aide à acheter une carte sim cambodgienne pour mon téléphone portable en attendant, et Faustine pointe le bout de son nez quelques minutes plus tard. Je suis ravie de la retrouver. Mr Praha a sa voiture, il nous conduit jusqu'à l'hôtel où Faustine dort depuis hier et voilà l'aventure peut commencer.
Nous partageons aussi la chambre avec Austin, un américain sympa que Faustine a rencontré en route.
Douche, envoi de quelques mails pour prévenir de mon arrivée, et je m'allonge un peu histoire de récupérer. Le soir venu, nous retrouvons d'autres voyageurs (2 hollandaises, 1 anglaise et 3 allemands) et nous allons dîné. Premier curry, petite balade dans la ville et jeux de cartes.
Mes premières impressions de Phnom Penh sont assez négatives, j'ai le fameux choc culturel: c'est très sale, il y a beaucoup d'enfants sous-nutris, beaucoup de personnes qui dorment dans leur tuktuk ou sur les trottoirs, on croise aussi plusieurs types camés, beaucoup d'enfants qui vendent des bibelots dans la rue, et les réactions et comportements de certains (et leurs yeux) nous font penser qu'ils doivent consommer des drogues aussi. C'est un peu dur à regarder et je pense que je suis très fatiguée après les 24h de voyage, du coup, Faustine et moi, on abandonne la troupe pour rentrer à l'hôtel.
Je ne dors pas beaucoup cette nuit là.

Le lendemain, on m'appelle à 8h30, j'ai cru que c'était mon réveil donc j'ai appuyé sur les mauvais boutons et j'ai balancé la personne sur répondeur ...
Mon réveil n'a pas sonné, et c'est Faustine et Austin qui m'ont finalement réveillée. Nous sommes allées prendre un petit déjeuner et puis vers 14h je suis partie en tuktuk au bureau de France volontaires pour me présenter et récupérer quelques informations. (30 min à tourner en tuktuk dans la bonne rue pour trouver le fameux numéro 18, parce que oui, au Cambodge, il y a des numéros pour les bâtiments dans la rue, mais attention, ces numéros ne se suivent pas: on passe du 154 au 12 sans problème, easy donc ;) ) 
De retour avec les autres, on papote un peu et il est déjà l'heure d'aller grignoter quelque chose. On retrouve deux canadiens cette fois-ci, et comme on est dans un restaurant qui fait de la nourriture occidentale, je me laisse tenter par des pâtes bolognaises, en me disant que je n'en trouverai peut-être pas très souvent.

Photo à l'appui:



Quelques verres plus tard, je salue tout le monde et je vais à l'hôtel préparer mes affaires pour le voyage du lendemain. Mr Pang vient me chercher à 6h30 pour se rendre à Kratie.
Je ne parviens malheureusement à m'endormir qu'à 4h30 ...

samedi 3 août 2013

Un travail, ça se mérite !

Une candidature. La toute première. Comme une tentative sans conviction, le poste est trop bien pour moi. Plus une mise en jambe. Puis, une dizaine de candidatures. De l'excitation. La machine à se projeter se met en route. Une centaine. L'attente. Appuyer sur actualiser toutes les cinq minutes pour vérifier sa boîte email. C'est long. Un mois. J'élargis mes recherches. Je rencontre le pôle emploi. J'active tous mes contacts. J'appelle. Je tombe sur des répondeurs. J'obtiens quelques refus. Plus souvent, je reçois un mail qui explique que si je reste sans nouvelle pendant x semaines, c'est que finalement, malgré mon profil particulièrement intéressant, ma candidature n'aura pas été retenue. Attendre les x semaines et n'avoir pas de nouvelle. Bon, mon profil est naze et je n'ai pas été retenue. 3 mois. Se répéter en boucle qu'il faut persévérer, ne pas se décourager, être patient ... mais se sentir quand même un peu diminuée, un peu fatiguée. Perdre un peu confiance en soi, ne plus postuler de manière systématique, postuler sur des contrats précaires, parce que les cdd, ce n'est pas pour moi. Les cdi, on a oublié depuis le cap de la vingtaine de candidatures. Envisager toutes les possibilités. Penser à se reconvertir, regarder les concours. Peut-être reprendre ses études. Oui, même avec deux masters déjà en poche. Au moins quand on est étudiant, on peut faire des stages. 4 mois. Se voir proposer un cdi dans une chaîne de magasins de vêtements fabriqués au Bangladesh ou au Cambodge justement. Décliner l'offre, non vraiment, merci. 6 mois. Postuler encore et encore. Rêver d'ailleurs.
Enfin, recevoir un mail. Se répéter qu'il ne faut pas s'emballer. Être branchée sur 4000 volt. Un bon entretien. Se mettre à y croire un peu. Un coup de téléphone le lendemain matin pour m'annoncer que c'est moi qu'ils choisissaient. Le jour d'après, je prenais mon billet d'avion pour Phnom Penh...